Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • En Vacance

    5 novembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    La pluie, lente, frôle les vitres musicales ; Je somnole, bercé par les glissades d’eau, Tandis que mon Ennui, juché sur l’escabeau, Contemple au loin la table et la chaise bancale. Le vent usé tousse ses vêpres hivernales Dans la serrure close, et contre le linteau Cogne parfois la porte, irritée, du bureau, Comme si, en rêvant, elle avait des fringales De cieux, d’oiseaux de mer, de printemps et d’amour, Comme si l’horizon promis de chaque jour N’était pas ce pommier aigri, sous ma fenêtre, Qui, (...)

  • Les mots de la dictée

    23 octobre 2012, par Silvestre Baudrillart

    C’est la dictée ! Le cours commence Sous une chape de silence. À la règle, un cadre est tracé : Au milieu des blancs, écrivez. Les mots, ces oiseaux, s’échappent Des lèvres du professeur, Aux portes de l’oreille ils frappent Et se blottissent dans mon cœur. J’écoute… Quelle est cette histoire ? Ce texte, que raconte-t-il ? Il se glisse dans ma mémoire Comme un insecte sur un fil. Dans mon cerveau les mots pénètrent Et y cherchent leur chemin. Ils vont mourir, puis renaître Par la route de ma main. Mais ils (...)

  • Le cor

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    I J’aime le son du Cor, le soir, au fond des bois, Soit qu’il chante les pleurs de la biche aux abois, Ou l’adieu du chasseur que l’écho faible accueille, Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. Que de fois, seul, dans l’ombre à minuit demeuré, J’ai souri de l’entendre, et plus souvent pleuré ! Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques Qui précédaient la mort des Paladins antiques. O montagnes d’azur ! ô pays adoré ! Rocs de la Frazona, cirque du Marboré, Cascades qui tombez des neiges (...)

  • La Frégate La Sérieuse

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Qu’elle était belle, ma Frégate, Lorsqu’elle voguait dans le vent ! Elle avait, au soleil levant, Toutes les couleurs de l’agate ; Ses voiles luisaient le matin Comme des ballons de satin ; Sa quille mince, longue et plate, Portait deux bandes d’écarlate Sur vingt-quatre canons cachés ; Ses mâts, en arrière penchés, Paraissaient à demi couchés. Dix fois plus vive qu’un pirate, En cent jours du Havre à Surate Elle nous emporta souvent. — Qu’elle était belle, ma Frégate, Lorsqu’elle voguait dans le vent ! (...)

  • Quand vous serez bien vieille

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz chantant mes vers, en vous émerveillant : « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. » Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom, de louange immortelle. Je serai sous la terre et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, (...)

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