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Aimer ses élèves

dimanche 14 avril 2019, par Silvestre Baudrillart

Aimer ses élèves, cela doit se manifester par des actes concrets, individuels ou collectifs, tout en sachant que les affections particulières doivent être bannies, de même que les antipathies particulières : la notion d’amour des élèves doit être englobée dans celle, plus vaste, de justice.

1. DISPONIBILITÉ

- Donner du temps en cours, en répondant aux questions
- Être disponible en-dehors du cours, pour une question posée dans la cour ou dans le couloir.
- Être ouvert aux diverses problématiques des élèves : table dévissée, mouchoir, pile d’horloge à changer, etc. Même si on ne peut y consacrer du temps pendant ce cours-là, garder l’idée en tête, prendre contact avec la personne qui pourra le faire…
- Faire des sorties avec les élèves, ou les accompagner lors d’une activité hors des horaires (chorale, sport, théâtre…)

2. RESPECT

- On ne se moque pas d’un élève qui n’a pas réussi son exercice. Même la note doit laisser un droit à l’erreur si le travail à la maison est fait. Le professeur sera respecté dans la mesure où il respecte ses élèves, d’autant que le respect est la manière pour le professeur d’être poli envers ses élèves.
- L’appréciation, sur le devoir ou en fin de trimestre, doit être respectueuse, même si elle n’est pas positive. On peut blâmer en évitant l’ironie.
- Pas de surnoms, pas de harcèlement, quel qu’il soit, à l’égard d’un élève. Si on le réprimande, se réconcilier très vite, pour ne pas laisser s’installer un mauvais climat : nous travaillons ensemble, à sa réussite.

3. BIENVEILLANCE

- Même si je suis témoin direct d’un événement, je puis en avoir une interprétation faussée : avant de juger ou de condamner, écouter les versions des élèves pour se faire une idée plus précise, à tête reposée.
- Si une dégradation de matériel a été commise, l’élève qui avoue avec peu de pression en sera quitte pour nettoyer ou réparer, sans que cela lui coûte autre chose pour sa réintégration dans la communauté éducative : il est déjà courageux d’assumer sa faute en toute sincérité. Le moment de l’accompagner dans sa réparation sera propice pour parler, et le féliciter de son courage.
- Lors d’un TIG, il peut vouloir se limiter à réparer ce qui est de sa responsabilité directe : il peut être bon de lui proposer d’en faire plus, mais sans l’y contraindre : il fera mieux ce qu’il aura jugé juste de faire.
- Si une confiscation a eu lieu, il convient d’expliquer à l’élève concerné pourquoi sa trottinette (par exemple) a été remisée, afin qu’il réapprenne bien la règle. Éviter de confisquer durablement un outil de travail : cahier, livre ou cartable.
- En retenue : un élève purge sa peine. Il n’est pas nécessaire d’en rajouter. Au contraire, ce moment doit marquer sa réconciliation avec la communauté scolaire.

4. ATTENTION

- Être attentif aux petits changements de visage, quand l’élève est contrarié ou particulièrement réjoui.
- Pouvoir faire la remarque, quand il a les cheveux un peu longs (gentiment) ou quand il est passé chez le coiffeur.
- S’occuper des absents et des bras cassés : qu’ils puissent avoir des cours, faire leurs interrogations par oral.

5. HUMOUR

- Manifester sa joie détendue d’être là, parmi les élèves. Une blague, un changement de ton, une histoire donneront aux élèves une vision plus positive de leur professeur.

6. LÂCHER PRISE

- Éviter d’être constamment en situation d’éducateur : on peut parler avec ses élèves de façon détendue, et faire passer des idées, sans leur faire tout le temps des remarques sur leur tenue, leur position, etc.
- Certains événements ne demandent qu’une attention relâchée : cela permet de garder l’attention générale, nécessaire à une surveillance de récréation, par exemple.
- En récréation, les élèves doivent voir qu’on est présent, mais sans que cette présence leur gâche le plaisir de la détente. Il ne sert à rien, dans une récréation de vingt minutes, d’annoncer qu’il ne reste plus que dix minutes.
- Si un autre professeur est dans la classe, il est généralement inutile d’y rester à deux, ou de faire des remarques quand on n’est pas le professeur en exercice : cela gêne le cours du collègue.
- Si on est là en remplacement, ou en bouche-trou, on se concentrera sur l’essentiel, sans demander aux élèves une attitude parfaite. De même, si le cours est terminé ou qu’on n’a pas réellement besoin de leur concentration. On pourra ainsi mieux exiger quand ce sera vraiment utile.

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