Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Ballade des Pendus ou Epitaphe Villon

    22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    Frères humains qui après nous vivez, N’ayez les cœurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s’en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Si frères vous clamons, pas n’en devez Avoir dédain, quoique fûmes occis Par justice. Toutefois vous savez Que (...)

  • El Desdichado

    22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé, Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie, La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé, Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie. Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ? Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ; J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène... Et (...)

  • La nuit

    22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit A pas de vent de loup de fougère et de menthe Voleuse de parfum impure fausse nuit Fille aux cheveux d’écume issus de l’eau dormante Après l’aube la nuit tisseuse de chansons S’endort d’un songe lourd d’astres et de méduses Et les jambes mêlées au fuseau des saisons Veille sur le repos des étoiles confuses Sa main laisse glisser les constellations Le sable fabuleux des mondes solitaires La poussière de Dieu et de sa création La semence de feu qui féconde (...)

  • Lorsque ma sœur et moi

    22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    Lorsque ma sœur et moi, dans les forêts profondes, Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux, En nous baisant au front tu nous appelais fous, Après avoir maudit nos courses vagabondes. Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux, Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux, Tu mêlais en riant nos chevelures blondes. Et pendant bien longtemps nous restions là blottis, Heureux, et tu disais parfois : Ô chers petits. Un jour vous serez (...)

  • « Apprivoise-moi ! »

    22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

    CHAPITRE XXI
    C’est alors qu’apparut le renard : Bonjour, dit le renard. Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien. Je suis là, dit la voix, sous le pommier. Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli... Je suis un renard, dit le renard. Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste... Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé. Ah ! pardon, fit le petit prince.
    Mais, après réflexion, il ajouta : (...)

0 | ... | 270 | 275 | 280 | 285 | 290 | 295 | 300 | 305 | 310 | ... | 460