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Lorsque ma sœur et moi

samedi 22 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

  • Lorsque ma sœur et moi, dans les forêts profondes,
  • Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
  • En nous baisant au front tu nous appelais fous,
  • Après avoir maudit nos courses vagabondes.
  • Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes
  • De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
  • Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
  • Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
  • Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
  • Heureux, et tu disais parfois : Ô chers petits.
  • Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !
  • Les jours se sont enfuis, d’un vol mystérieux,
  • Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
  • Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.

Théodore de BANVILLE (1823-1891)