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BOILEAU Nicolas (1636-1711)

Dernier ajout : 10 octobre 2018.

Articles de cette rubrique

  • Vingt fois sur le métier...

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Il est certains esprits dont les sombres pensées Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; Le jour de la raison ne le saurait percer. Avant donc que d’écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. En vain, vous me frappez d’un son (...)

  • La rime est une esclave et ne doit qu’obéir

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime, Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime ; L’un l’autre vainement ils semblent se haïr ; La rime est une esclave et ne doit qu’obéir. Lorsqu’à la bien chercher d’abord on s’évertue, L’esprit à la trouver aisément s’habitue ; Au joug de la raison sans peine elle fléchit Et, loin de la gêner, la sert et l’enrichit. Mais, lorsqu’on la néglige, elle devient rebelle, Et, pour la rattraper, le sens court après elle. Aimez donc la raison : que toujours vos (...)

  • Soyez plutôt maçon...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Dans Florence, jadis vivait un médecin Savant hâbleur, dit-on, et célèbre assassin. Lui seul y fit longtemps la publique misère Là le fils orphelin lui redemande un père ; Ici le frère pleure un frère empoisonné. L’un meurt vide de sang, l’autre plein de séné ; Le rhume à son aspect se change en pleurésie, Et par lui la migraine est bientôt frénésie, Il quitte enfin la ville, en tous lieux détesté. De tous ses amis morts un seul ami resté Le mène en sa maison de superbe structure C’était un riche abbé, fou de (...)

  • Les embarras de Paris

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Qui frappe l’air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu’on se couche à Paris ? Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières, Rassemble ici les chats de toutes les gouttières ? J’ai beau sauter du lit, plein de trouble et d’effroi, Je pense qu’avec eux tout l’enfer est chez moi : L’un miaule en grondant comme un tigre en furie ; L’autre roule sa voix comme un enfant qui crie. Ce n’est pas tout encor : les souris et les rats Semblent, pour m’éveiller, s’entendre avec les chats, (...)