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Moi si j’avais commis tous les crimes possibles

mardi 27 octobre 2015, par Silvestre Baudrillart

  • Moi si j’avais commis tous les crimes possibles,
  • Je garderais toujours la même confiance,
  • Car je sais bien que cette multitude d’offenses
  • N’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent.
  • Oui, j’ai besoin d’un cœur, tout brûlant de tendresse
  • Qui reste mon appui, et sans aucun retour,
  • Qui aime tout en moi, et même ma faiblesse,
  • Et ne me quitte pas, ni la nuit ni le jour.
  • Non, je n’ai pu trouver nulle autre créature
  • Qui m’aimât à ce point, et sans jamais mourir,
  • Car il me faut un Dieu qui prenne ma nature,
  • Qui devienne mon frère, et qui puisse souffrir.
  • Je ne sais que trop bien que toutes nos justices
  • N’ont devant ton regard, pas la moindre valeur,
  • Et pour donner du prix à tous nos sacrifices
  • Oui, je veux les jeter jusqu’en ton divin cœur.
  • Non, tu n’as pas trouvé créature sans tache,
  • Au milieu des éclairs, tu nous donnas ta loi,
  • Et dans ton cœur sacré, Ô Jésus je me cache
  • Non, je ne tremble pas, car ma vertu c’est toi.

Thérèse de Lisieux (1873-1897)