Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Le buffet

    22 juillet 2014, par Silvestre Baudrillart

    C’est un large buffet sculpté ; le chêne sombre, Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ; Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ; Tout plein, c’est un fouillis de vieilles vieilleries, De linges odorants et jaunes, de chiffons De femmes ou d’enfants, de dentelles flétries, De fichus de grand’mère où sont peints des griffons ; - C’est là qu’on trouverait les médaillons, les mèches De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les (...)

  • Le bateau ivre

    22 juillet 2014, par Silvestre Baudrillart

    Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants, Je courus ! Et les Péninsules (...)

  • La jeune Tarentine

    22 juillet 2014, par Silvestre Baudrillart

    Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés, Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez ! Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine ! Un vaisseau la portait aux bords de Camarine : Là, l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement, Devaient la reconduire au seuil de son amant. Une clef vigilante a, pour cette journée, Sous le cèdre enfermé sa robe d’hyménée Et l’or dont au festin ses bras seront parés Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés. Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles, Le (...)

  • L’azur

    22 juillet 2014, par Silvestre Baudrillart

    De l’éternel Azur la sereine ironie Accable, belle indolemment comme les fleurs, Le poëte impuissant qui maudit son génie A travers un désert stérile de Douleurs. Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde Avec l’intensité d’un remords atterrant, Mon âme vide. Où fuir ? Et quelle nuit hagarde Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ? Brouillards, montez ! versez vos cendres monotones Avec de longs haillons de brume dans les cieux Que noiera le marais livide des automnes, Et bâtissez un grand (...)

  • Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui ...

    22 juillet 2014, par Silvestre Baudrillart

    Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre Ce lac dur oublié que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui ! Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui Magnifique mais qui sans espoir se délivre Pour n’avoir pas chanté la région où vivre Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie, Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris. Fantôme (...)

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