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RONSARD Pierre de (1524-1585)

Dernier ajout : 10 octobre 2018.

Articles de cette rubrique

  • Quand vous serez bien vieille

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz chantant mes vers, en vous émerveillant : « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. » Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom, de louange immortelle. Je serai sous la terre et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, (...)

  • Ode à Cassandre

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d’espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautés laissé choir ! Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu’une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : (...)

  • Je vous envoie un bouquet que ma main

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Je vous envoie un bouquet que ma main Vient de trier de ces fleurs épanouies, Qui ne les eût à ce vêpre cueillies, Chûtes à terre elles fussent demain. Cela vous soit un exemple certain Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries, En peu de temps cherront toutes flétries, Et comme fleurs, périront tout soudain. Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame, Las ! le temps non, mais nous nous en allons, Et tôt serons étendus sous la lame : Et des amours desquelles nous parlons, Quand serons morts, n’en (...)

  • Je veux lire en trois jours l’Iliade d’Homère

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Je veux lire en trois jours l’Iliade d’Homère, Et pour ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moi. Si rien me vient troubler, je t’assure ma foi Tu sentiras combien pesante est ma colère. Je ne veux seulement que notre chambrière Vienne faire mon lit, ton compagnon, ni toi, Je veux trois jours entiers demeurer à requoi, Pour folâtrer après une semaine entière. Mais si quelqu’un venait de la part de Cassandre, Ouvre-lui tôt la porte, et ne le fais attendre, Soudain entre en ma chambre, et me viens accoutrer. (...)

  • Sur la mort de Marie

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose, En sa belle jeunesse, en sa première fleur, Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ; La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose, Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ; Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur, Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose. Ainsi, en ta première et jeune nouveauté, Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté, La Parque t’a tuée, et (...)