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Nuit

mardi 27 octobre 2015, par Silvestre Baudrillart

Par une nuit obscure
Ardente d’un amour plein d’angoisses,
Oh ! l’heureuse fortune !
Je sortis sans être vue,
Ma maison désormais en repos.

A l’obscur et en assurance,
Par l’échelle secrète, déguisée,
Oh ! l’heureuse fortune !
A l’obscur et en cachette,
Ma maison désormais en repos.

Au sein de la nuit bénie,
En secret - car nul ne me voyait,
Ni moi je ne voyais rien -
Sans autre lueur ni guide
Hormis celle qui brûlait en mon coeur.

Et celle-ci me guidait,
Plus sûre que celle du midi,
Où Celui-là m’attendait
Que je connaissais déjà :
Sans que nul en ce lieu ne parût.

O nuit ! toi qui m’as guidée,
O nuit ! plus que l’aurore aimable,
O nuit ! toi qui as uni
L’Aimé avec son Aimée,
L’Aimée en son Aimé transformée.