La gratitude

Être reconnaissant en paroles et en actes

A. Vertu rare et appréciée

• La gratitude est un aspect de la justice : reconnaître les bienfaits reçus et savoir le mettre en valeur.
• La reconnaissance est rare : bien souvent, on considère tout ce que l’on reçoit comme un dû. Elle est d’autant plus appréciée.
• « Pour le croyant la gratitude est au cœur même de la foi : un chrétien qui ne sait pas remercier est quelqu’un qui a oublié la langue de Dieu. » (Pape François)
• Après la guérison des dix lépreux, Jésus dit : « Et les neuf autres, où sont-ils ? Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ? » (Luc 17, 18)
• « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux savants, et de ce que tu les as révélées aux tout-petits » (Mt 11, 25).
• La gratitude est la fleur des âmes nobles.
• L’ingratitude dégoûte spontanément : on ne la comprend même pas. Elle est laide.

B. Pourquoi être reconnaissant ?

• Nous avons tendance à nous focaliser sur ce qui nous manque, sur nos échecs, sans voir la beauté d’ensemble du tableau.
• Regardant aussi le passé, le futur, nous considérons ce que nous n’avons pas atteint.
• C’est profondément injuste : notre vie est le résultat de nombreux bienfaits immérités.
• Faisons-en la liste : j’existe, je suis aimé, j’aime, j’ai reçu beaucoup… Éducation, talents, goûts, caractère… La grâce de la foi, des sacrements… Anniversaires, cadeaux… Beautés de la nature et de la vie…
• Si je suis croyant, dans combien de petites coïncidences n’ai-je pas vu de « clins-Dieu » !
• Depuis toujours, je dois tant à mes parents !
• Frères et sœurs, amis, éducateurs : ai-je mérité cette affection, cette attention ?
• Voyages, séjours, jeux, films et livres, sport, détente, repas : pourquoi tant de bienfaits ?
• Me fixer sur le positif me fait du bien.
• Ces sentiments positifs m’aident à me construire, en particulier s’ils concernent une autre personne : parents, amis…

C. Comment être reconnaissant ?

• Apprendre à le dire : si une chose me rend heureux, si elle me fait du bien, l’exprimer.
• Remercier pour la journée lors de la prière du soir. Préciser ce qui a compté pour nous.
• « Habitue-toi à élever ton cœur vers Dieu en action de grâces, et souvent dans la journée. — Parce qu’il te donne ceci ou cela. — Parce qu’on t’a humilié. — Parce que tu ne possèdes pas ce dont tu as besoin, ou parce que tu le possèdes. Parce que sa Mère, qui est aussi ta Mère, il l’a voulue si belle. — Parce qu’il a créé le soleil et la lune, et cet animal et cette plante. — Parce qu’il a donné à celui-ci d’être éloquent et à toi de bredouiller… Remercie-le de tout, parce que tout est bon. » (Chemin, 268)
• Essayer de graver en nous ces moments positifs, comme une photo intérieure : cela peut nous aider beaucoup dans la vie.
• Remercier les personnes qui nous font du bien, même si ce n’est que nous ouvrir une porte, ou apporter un plat. Nous ne mesurons pas le bien que cela peut leur faire.
• Je peux aussi noter par écrit, le soir, ces points positifs dans un carnet.
• Dans l’année, je célèbre les anniversaires de ces moments de qualité.
• Après une invitation, la coutume d’écrire une lettre de remerciement est très appréciée. L’écrire à la main, au stylo, le mettre sous enveloppe relève d’une éducation soignée.
• En fin de séjour, remercier les animateurs.
• La note sur internet est souvent pratiquée comme critique ou défoulement ; pourquoi ne pas recommander aussi ce qu’on a apprécié ?
• Sur certains réseaux sociaux, on peut parrainer d’autres personnes : une façon de leur montrer notre gratitude.
• Après avoir reçu la Communion, il est juste de se recueillir en action de grâces, tant que le Christ est physiquement présent en nous.
• La gratitude s’exprime aussi par des actions : s’engager dans des tâches éducatives, des services, des missions bénévoles.
• Une fête est une belle façon de remercier.
• S’occuper de nos parents âgés, c’est leur rendre une part de ce qu’ils nous ont donné.
• Prier pour les autres est la meilleure des reconnaissances : c’est remettre la récompense aux soins de Celui qui « ne se laisse jamais gagner en générosité ».