Accueil > Société > Confrère ou consœur ?

Confrère ou consœur ?

jeudi 10 août 2023, par Silvestre Baudrillart

Sur le site de l’Académie Française, on trouve le faire-part suivant, daté du 5 août 2023 :
« Les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, Mme Hélène Carrère d’Encausse, décédée le 5 août à Paris.

Elle avait été élue le 13 décembre 1990 au fauteuil de Jean Mistler (14e fauteuil), et exerçait la charge de Secrétaire perpétuel depuis le 1er janvier 2000. »

Doit-on dire "confrère" ou "consœur" ? Le Dictionnaire de l’Académie, consultable en ligne, ne semble pas s’opposer à "consœur", le terme le plus logique. Le mot, selon l’article même, remonterait au XIVe siècle : ce n’est pas un néologisme ! Alors, pourquoi cette affectation de masculin, si ce n’est pas une erreur ? Dans un texte formel comme celui d’un faire-part, une erreur semble impossible. Une femme a droit à la féminisation. Je dirais même : à quoi sert le genre féminin, si ce n’est pour parler des femmes ? Quel combat mène ici l’Académie ? Veulent-ils définitivement se mettre à rebours, s’opposer à toutes les tendances modernes, fussent-elles légitimes et respectables ? Comment les suivre, dans ces conditions ?