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Après trois ans

lundi 5 novembre 2012, par Silvestre Baudrillart

  • Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
  • Je me suis promené dans le petit jardin
  • Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
  • Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
  • Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
  • De vigne folle avec les chaises de rotin...
  • Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
  • Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
  • Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
  • Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
  • Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
  • Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
  • Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
  • — Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
  • Paul VERLAINE (1844-1896)

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