Accueil > Littérature > Anthologie > H > HUGO Victor (1802-1885)

HUGO Victor (1802-1885)

Dernier ajout : 17 avril 2019.

Articles de cette rubrique

  • Sur une barricade

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Sur une barricade, au milieu des pavés Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés, Un enfant de douze ans est pris avec des hommes. - Es-tu de ceux-là, toi ? - L’enfant dit : Nous en sommes. - C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller. Attends ton tour. - L’enfant voit des éclairs briller, Et tous ses compagnons tomber sous la muraille. Il dit à l’officier : Permettez-vous que j’aille Rapporter cette montre à ma mère chez nous ? - Tu veux t’enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous Ont peur ! (...)

  • Stella

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Je m’étais endormi la nuit près de la grève. Un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve, J’ouvris les yeux, je vis l’étoile du matin. Elle resplendissait au fond du ciel lointain Dans une blancheur molle, infinie et charmante. Aquilon s’enfuyait emportant la tourmente. L’astre éclatant changeait la nuée en duvet. C’était une clarté qui pensait, qui vivait ; Elle apaisait l’écueil où la vague déferle ; On croyait voir une âme à travers une perle. Il faisait nuit encor, l’ombre régnait en vain, Le ciel (...)

  • Souvenir de la nuit du 4

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    L’enfant avait reçu deux balles dans la tête. Le logis était propre, humble, paisible, honnête ; On voyait un rameau bénit sur un portrait. Une vieille grand-mère était là qui pleurait. Nous le déshabillions en silence. Sa bouche, Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ; Ses bras pendants semblaient demander des appuis. Il avait dans sa poche une toupie en buis. On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies. Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ? Son crâne était ouvert (...)

  • Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée. Quand Josué rêveur, la tête aux cieux dressée, Suivi des siens, marchait, et, prophète irrité, Sonnait de la trompette autour de la cité, Au premier tour qu’il fit, le roi se mit à rire ; Au second tour, riant toujours, il lui fit dire : " Crois-tu donc renverser ma ville avec du vent ? " À la troisième fois l’arche allait en avant, Puis les trompettes, puis toute l’armée en marche, Et les petits enfants venaient cracher sur l’arche, Et, soufflant dans leur (...)

  • Pauca meae

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin ; Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère ; Elle entrait, et disait : Bonjour, mon petit père ; Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait, Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe. Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse, Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant, Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent Quelque arabesque folle et (...)

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25