Accueil > Littérature > Anthologie > A > APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918) > Marie

Marie

mardi 27 octobre 2015, par Silvestre Baudrillart

  • Vous y dansiez petite fille
  • Y danserez-vous mère-grand
  • C’est la maclotte qui sautille
  • Toute les cloches sonneront
  • Quand donc reviendrez-vous Marie
  • Les masques sont silencieux
  • Et la musique est si lointaine
  • Qu’elle semble venir des cieux
  • Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
  • Et mon mal est délicieux
  • Les brebis s’en vont dans la neige
  • Flocons de laine et ceux d’argent
  • Des soldats passent et que n’ai-je
  • Un cœur à moi ce cœur changeant
  • Changeant et puis encor que sais-je
  • Sais-je où s’en iront tes cheveux
  • Crépus comme mer qui moutonne
  • Sais-je où s’en iront tes cheveux
  • Et tes mains feuilles de l’automne
  • Que jonchent aussi nos aveux
  • Je passais au bord de la Seine
  • Un livre ancien sous le bras
  • Le fleuve est pareil à ma peine
  • Il s’écoule et ne tarit pas
  • Quand donc finira la semaine

Guillaume Apollinaire (1880-1918), Alcools