- Las ! je ne verrai plus ces soleils gracieux,
- Qui servaient de lumière à mon âme égarée !
- Leur divine clarté s’est de moi retirée
- Et me laisse éperdu, dolent et soucieux
- C’est en vain désormais, ô grand flambeau des cieux !
- Que tu sors au matin de la plaine azurée,
- Ma nuit dure toujours, et la tresse dorée,
- Qui sert de jour au monde est obscure à mes yeux.
- Mes yeux, hélas, mes yeux, sources de mon dommage,
- Vous n’aurez plus de guide en l’amoureux voyage,
- Pendant l’astre luisant qui soulait m’éclairer
- Mais si je ne vois plus sa clarté coutumière
- Je ne veux pourtant pas en chemin demeurer :
- Car du feu de mon cœur je ferai ma lumière.
Les Amours de Diane, 1573