Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • La goutte de pluie

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    Je cherche une goutte de pluie Qui vient de tomber dans la mer. Dans sa rapide verticale Elle luisait plus que les autres Car seule entre les autres gouttes Elle eut la force de comprendre Que, très douce dans l’eau salée, Elle allait se perdre à jamais. Alors je cherche dans la mer Et sur les vagues, alertées, Je cherche pour faire plaisir À ce fragile souvenir Dont je suis seul dépositaire. Mais j’ai beau faire, il est des choses Où Dieu même ne peut plus rien Malgré sa bonne volonté Et (...)

  • Hommage à la vie

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    C’est beau d’avoir élu Domicile vivant Et de loger le temps Dans un coeur continu, Et d’avoir vu ses mains Se poser sur le monde Comme sur une pomme Dans un petit jardin, D’avoir aimé la terre, La lune et le soleil, Comme des familiers Qui n’ont pas leurs pareils, Et d’avoir confié Le monde à sa mémoire Comme un clair cavalier A sa monture noire, D’avoir donné visage À ces mots : femme, enfants, Et servi de rivage À d’errants continents, Et d’avoir atteint l’âme À petits coups de rame Pour ne (...)

  • Inscription pour une fontaine

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    Vois-tu, passant, couler cette onde Et s’écouler incontinent ? Ainsi fuit la gloire du monde, Et rien que Dieu n’est permanent.
    Théodore Agrippa d’Aubigné (1552-1630)

  • Extase

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    Ainsi l’amour du Ciel ravit en ces hauts lieux Mon âme sans la mort, et le corps en ce monde Va soupirant çà bas à liberté seconde De soupirs poursuivant l’âme jusques aux Cieux. Vous courtisez le Ciel, faibles et tristes yeux, Quand votre âme n’est plus en cette terre ronde : Dévale, corps lassé, dans la fosse profonde, Vole en ton paradis, esprit victorieux. Ô la faible espérance, inutile souci, Aussi loin de raison que du Ciel jusqu’ici, Sur les ailes de foi délivre tout le reste. Céleste amour, qui (...)

  • L’auberge

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    Il était de passage, il le savait déjà, Dans le temps qui passait pour tenir ce qui passe, Mais qu’a-t-on jamais pu saisir qui ne passât ? Tout ce qu’il contemplait n’était pas à l’espace, Et pourtant devant lui, tout l’espace était là. Le lit de l’Éternel remplissait l’éphémère, Sans cesse y demeurant sans jamais s’arrêter, Il l’atteignait enfin, et voyait, projeté De ce contre-courant fatal de la lumière, Le jour du Sanctuaire où le Saint habitait. Tant qu’il ne serait pas chargé d’intolérable, Ni réduit au (...)

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