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Savoir tenir sa classe

mardi 1er janvier 2013, par Silvestre Baudrillart

  • A. PONCTUALITÉ
  • • La ponctualité est une des clefs de l’efficacité : en début de cours, pour trouver une classe qui n’a eu que quelques secondes de détente ; et en fin de cours, pour que la concentration reste à son maximum.
  • • Prévoir de s’arrêter quelques minutes avant la fin du cours pour laisser aux élèves le temps d’écrire.
  • • Donner le travail si possible en début de cours.
  • • Le professeur doit attendre ses élèves plutôt que le contraire.
  • B. LA PREMIERE HEURE
  • • A la sonnerie, veiller au silence et à la bonne tenue des élèves (« En silence et en rangs, Messieurs ! »). Maintenir ce silence dans le couloir et l’escalier, pour avoir, dès le début du cours, une classe apaisée.
  • • Après la prière, la classe s’assoit. En silence, bien entendu. Aucun élève ne lève le doigt : il vaut mieux que les questions ne viennent pas tout de suite. Le professeur annonce le titre de son cours, ou donne une 1ère indication : une interrogation, par exemple…
  • • Pendant les 1res minutes du cours, le professeur vérifie rapidement les absents (sans faire l’appel), remplit le cahier d’absences et le confie au délégué, qui le porte au secrétariat (à 8h40 et à 14h10).
  • C. L’OBJECTIF DU COURS
  • • Formuler l’objectif du cours (il suffit de donner le titre) motive les élèves : ils savent alors où ils vont.
  • • « Ce cours est important » : cette formule, cent fois entendue, aide à mobiliser l’attention de l’élève.
  • • En cours magistral, la prise de notes est une activité suffisante pour que les élèves ne s’ennuient pas.
  • • Le cours doit d’abord être intéressant. En cas de doute, sonder les élèves : « Quels sont ceux qui ont déjà étudié/qui maîtrisent ce point ? » On pourra passer plus rapidement sur un point qui semble facile et connu, et approfondir ce qui est nouveau.
  • • L’accroche doit être nouvelle et vivante : s’inspirer des exposés des élèves, faire allusion à un fait contemporain. Apporter un objet, une image.
  • • Avoir l’obsession d’être compris. Là aussi, faire appel aux réactions des élèves.
  • D. UN DISCOURS EFFICACE
  • • La voix : parler de façon à être entendu facilement de tous, sans forcer sur la voix. Eviter absolument de crier. Il est souvent plus efficace de baisser le ton de la voix pour « forcer » le silence.
  • • Rester calme, même dans une situation critique. Le langage doit toujours rester correct.
  • • Ne pas demander le silence à toute une classe à la fois : s’adresser à l’un ou l’autre en particulier, en demandant le carnet de correspondance.
  • • Ne pas chercher à couvrir de sa voix celles des élèves et ne parler que dans le silence.
  • • Le discours du professeur doit, pour porter ses fruits, être économe de mots, et viser toujours un but précis : obtenir une attitude de la classe, éclairer un point donné, faire avancer le cours…
  • • Les phrases de transition gagnent à être très simples, à l’impératif ou à l’indicatif présent. Elles peuvent être toujours les mêmes : cela permet aux élèves de s’accrocher à une musique.
  • • Entrée en classe : « Mettez-vous debout derrière vos chaises. Nous allons faire la prière. … Asseyez-vous. » Si les élèves sont déjà en classe : « Quand le professeur entre, on se lève. » Un geste du menton, ou de la main, peut suffire.
  • • Début du cours : « Nous allons faire une petite interrogation. Prenez une feuille. Voici la date :… . Je vous mets au tableau les 4 questions : … . »
  • • S’ils lèvent le doigt dès le début du cours : « Vous pouvez baisser vos doigts. Je ne vous permets pas de poser de questions pour le moment. Nous commençons par (prendre nos cahiers / faire une interrogation). »
  • E. TENUE DE LA CLASSE
  • • Veiller à ce que les élèves se lèvent en début de cours, et rectifient la tenue si nécessaire, très vite.
  • • La classe doit être en ordre (aucun papier par terre, tableau effacé) ; les tables sont alignées, les rangs parallèles, etc. Le chargé doit effacer le tableau dès que possible et fournir en craies (peu à la fois).
  • • Les élèves doivent copier le cours. Pour s’en assurer, relever trois cahiers « au hasard ». Faire compléter le cahier comme punition ou retenue.
  • • S’ils abîment les tables, en prendre note et faire transmettre le montant des frais à la famille.
  • • Se balancer est interdit : cela abîme les chaises.
  • • Un élève n’intervient qu’après avoir levé la main et obtenu l’autorisation du professeur.
  • F. LE RYTHME
  • • Donner l’impression d’« énergie pédagogique » : commencer tout de suite. Pas de temps mort. En français, rien de tel qu’un texte lu par le professeur. Interrompre les digressions. Donner juste le temps nécessaire pour écrire. Faire faire certaines tâches par les élèves, comme la distribution des copies.
  • • S’il est bon d’être attentif aux souhaits des élèves, le professeur doit garder l’initiative de la marche des cours et ne pas laisser les élèves interférer par des interruptions trop nombreuses.
  • • L’attention du professeur ne peut se centrer trop longtemps sur un seul élève : si un élève est interrogé, il faut veiller à ce que les autres soient aussi concernés par ce qui se fait. L’idéal en la matière est la communication triangulaire : professeur-élèves et élèves-élèves.