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La gestion de classe

lundi 8 avril 2019, par Silvestre Baudrillart

Nous suivrons, pour ce topo sur la gestion de classe, un plan donné dans un document proposé en PDF par un organisme belge, le PINPEH :

https://www.researchgate.net/publication/262198586_Gestion_de_classe_guide_de_l’enseignant_y_compris_debutant

1) La dérégulation scolaire

Par "dérégulation scolaire", on entend les éléments qui font quitter les règles normales de la vie de classe. Ils sont classés en trois catégories :

a) Incivilités, violences verbales et délits

De la part de l’élève :
- Interruption des autres, de l’enseignant
- Contestation de notes
- Refus du travail, des contenus
- moqueries, insolences
- défis de l’autorité
- fumer, boire, manger, écouter de la musique en classe
- indécences, grossièreté, injures, menaces verbales
- sexisme, racisme, harcèlement...

De la part des enseignants :
- autoritarisme
- ignorance volontaire des problèmes des élèves
- irrespect, moqueries, propos méprisants
- stigmatisation, humiliations, insultes
- sexisme, racisme
- acharnement

Il n’est pas mauvais que le professeur fasse son examen de conscience sur les dérégulations qu’il peut causer par son comportement. Un comportement scandaleux, d’autoritarisme ou d’acharnement, peut avoir pour conséquence de lui aliéner entièrement une ou plusieurs classes. Parfois, c’est une mauvaise blague, ou un gros mot, ou le fait de sortir trop souvent le portable, qui peut causer une certaine surprise et gêner. Dans une école où l’uniforme est exigé des élèves, le port de baskets ou d’un jean de la part du professeur peut être l’objet d’un étonnement légitime et nuire à son autorité.

b) Violences symboliques

Elèves :
- absentéisme occasionnel, sélectif, régulier
- retards, départs anticipés
- passivité, indifférence, inattention, chahut
- refus de travailler
- tricheries, consumérisme scolaire
- mise en cause des compétences de l’enseignant...

Enseignants :
- absence de prise en compte de la parole des élèves
- méfiance, doute, indifférence, dénis, dévalorisation de l’élève
- chantage
- sanctions répétitives injustifiées, renvoi de classe, exclusion temporaire
- convocation injustifiée des parents...

Les exclusions et les renvois ne sauraient être le fait de l’enseignant, mais de l’établissement. Cela n’empêche pas qu’un élève puisse être exclu du cours pour raison valable, à titre temporaire, le temps qu’il se calme.

c) Violences physiques

Elèves :
- dégradation des locaux, du matériel, de biens d’autrui
- bagarre, bizutage, racket
- violence physique sur un enseignant

Professeurs :
- hurlements
- envoi de craie
- gifles
- atteinte à l’intimité (fouilles)

Pour faire bonne mesure, il convient de mentionner aussi les parents, qui peuvent être à l’origine de violences verbales, physiques et psychologiques sur leur propre enfant, les autres élèves et les membres du personnel.

2) Prévention
Nous avons passé rapidement ce chapitre, qui comportait cinq volets :
a) Bien connaître l’école, sa culture et les personnes-ressources
b) Connaître les programmes et être un "bon enseignant"
c) S’organiser et organiser spatialement la classe (plan de classe)
d) Organisation du temps (horloge)
e) Organisation des groupes de travail (chez nous, binômes et trinômes)

Un joli portrait du bon professeur en page 8, selon Stéphanie Leloup (2003) : "possède des qualités humaines, est sympathique, établit de bons rapports avec les élèves et montre qu’il s’intéresse à eux. Ses cours sont bien construits, il explique bien et sait gérer sa classe. Il parvient à faire aimer sa matière grâce à des démarches pédagogiques modernes et variées, donne du sens aux apprentissages. Sa personnalité est positive par son humour, son charisme, sa voix. Il ne fait pas étalage de sa culture ni de son érudition." Ce bel idéal est à examiner à fond : savons-nous nous montrer aux élèves sous notre jour le plus agréable, le plus positif ? Apprenons à donner à notre cours des moments de drôlerie, de détente, de chaleureux échanges.
Quant à l’horloge... les élèves ont besoin qu’elle fonctionne.