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DU BELLAY Joachim (1522-1560)

Dernier ajout : 10 octobre 2018.

Articles de cette rubrique

  • Heureux qui, comme Ulysse...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine : Plus mon (...)

  • France, mère des arts...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine, Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau. (...)

  • Déjà la nuit en son parc amassait

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Déjà la nuit en son parc amassait Un grand troupeau d’étoiles vagabondes, Et, pour entrer aux cavernes profondes, Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ; Déjà le ciel aux Indes rougissait, Et l’aube encor de ses tresses tant blondes Faisant grêler mille perlettes rondes, De ses trésors les prés enrichissait : Quand d’occident, comme une étoile vive, Je vis sortir dessus ta verte rive, O fleuve mien ! une nymphe en riant. Alors, voyant cette nouvelle Aurore, Le jour honteux d’un double teint colore (...)

  • Ces grands monceaux pierreux...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois Furent premièrement le clos d’un lieu champêtre : Et ces braves palais, dont le temps s’est fait maître, Cassines de pasteurs ont été quelquefois. Lors prirent les bergers les ornements des rois, Et le dur laboureur de fer arma sa dextre : Puis l’annuel pouvoir le plus grand se vit être, Et fut encor plus grand le pouvoir de six mois : Qui, fait perpétuel, crut en telle puissance, Que l’aigle impérial de lui prit sa naissance : Mais le Ciel, (...)

  • Comme le champ semé

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Comme le champ semé en verdure foisonne, De verdure se hausse en tuyau verdissant, Du tuyau se hérisse en épi florissant, D’épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne : Et comme en la saison le rustique moissonne Les ondoyants cheveux du sillon blondissant, Les met d’ordre en javelle, et du blé jaunissant Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne : Ainsi de peu à peu crût l’empire romain, Tant qu’il fut dépouillé par la barbare main, Qui ne laissa de lui que ces marques antiques Que chacun va pillant (...)

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